Toi l’humain élevé dans l’abstrait,
Qui lis ces mots le regard circonspect,
Ne t’es-tu ô grand jamais demandé
Ce que la vie pouvait incarner ?
Un morceau de divin, une sculpture en chair,
Quelque chose qui se balade dans les airs ?
Il y a tant à dire et si peu à répondre,
Quoi faire pour s’en saisir et ne pas confondre !
La liste est longue comme une piste de ski
Dont l’arrivée côtoie le bout de l’infini…
Une biche qui traverse,
Un verre qui se renverse,
Une plumette qui vole,
Des étiquettes qui collent,
Quelques pièces qui s’assemblent,
Des moments qui se ressemblent,
Un sablier qui s’écoule,
Des amoureux qui roucoulent,
Est-ce là le cœur de ce que je traque,
Des babioles dignes d’un bric à brac ?
J’ai sûrement dû faire une erreur quelque part
Mal comprendre un truc ou arriver en retard
Mais en vérité il m’apparaît maintenant
Que la vie n’est pas la fugitive qu’on prétend
Manger, travailler, dormir, procréer,
Etaient à l’origine les piliers
D’une existence rondement menée
Bien loin d’une mort lente et déguisée
Mais l’évolution, le progrès du monde,
Ont rendu cette vision inféconde
Il lui manque l’essentiel, tout le sel
Pour donner son bon goût au naturel
Ecouter son cœur, poursuivre ses rêves
C’est la raison pour laquelle on se lève,
Et si l’on cherche encore où est la vie
Sentir son âme au quotidien suffit
Simplement rayonner d’Amour et de Joie
Assumer les valeurs en lesquelles on croit
Partager sa lumière comme sa sagesse
Ressentir la vie sans la chercher sans cesse
© Carole Richter
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