Il est des moments charnières dans la vie d’un(e) cavalier(e) où il est temps de s’émanciper de l’enseignement classique, car il est bien loin de donner toutes les clés.
Une des clés les plus importantes à mon sens, c'est de s'écouter. Notre coeur sait, car c'est lui qui est en communion avec le cheval. Le monde équestre y vient de plus en plus, à la connexion, à l'équitation centrée... Bien sûr, on trouve encore des moniteurs qui balancent du "3 coups de talons, et tu reviens, le laisse pas gagner!"
Un peu cliché je vous l'accorde.
Personnellement, je me rappelle ces jours où, dans certaines séances, j’ai écouté des conseils en désaccord avec mes sensations, et j’ai continué jusqu’à la castagne, jusqu’à la blessure, le panache, au lieu de me poser, et dire à ma jument « ok, y a des jours avec et des jours sans, si aujourd’hui ça ne va pas, ce n’est pas grave, je le respecte car je t’aime ».
Sachez une chose : il n’y a pas de meilleure idée que celle que vous entendez, là, à l’intérieur, soufflée par votre cœur. Cette petite voix calme et douce, écoutez la. Même si personne n’a fait comme vous auparavant, même si on vous regarde de travers. Osez.
Laissez-vous porter par l'intuition. Ne vous fixez pas d'objectifs trop grands, et surtout, ayez la tolérance de permettre qu'en une séance, tout ne vous soit pas dû. Parfois votre cheval aussi a besoin de lâcher, de dire non, et de sentir que vous acceptez son ras-le-bol. Donnez-lui le droit !
Arrêtez ou changer la séance sans vous reprocher de capituler. Au contraire. Soyez fier de lâcher, et de jouer dans la même équipe que votre cheval. Un vrai couple.
Bien sûr, je ne dis pas de renoncer chaque fois, car il y a bien des jours où ça vaut la peine de persévérer, des jours où il y a l’espace pour progresser, où la victoire sera la vôtre et aussi celle de votre cheval. C’est bien ça qu’on cherche non ? On ne cherche pas à gagner en solo – y a le tennis sinon - on cherche à s’élever avec notre cheval. Et il n’y a aucun sacrifice qui vaille la peine, s’il bafoue notre partenaire, si on gagne à ses dépens.
Pour une équitation d’amour, de partage, d’intuition et de respect.
© Carole Richter
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